Histoire et patrimoine de La Grand’Croix
Au fil de l’histoire
La Grand’Croix à travers les années
1546 : une grande croix, érigée au sommet de l’arche du Pont Vieux qui enjambe la rivière du Dorlay, donne son nom à un hameau de Saint-Paul-en-Jarez appelé « village de la grande croix ». Cette croix se situait à la sortie de Lorette, à l’entrée du « village ».
XIXème siècle : pour faciliter les charrois (transport par charettes) de plus en plus nombreux, la croix est déplacée de son édification initiale à une dizaine de mètres de l’entrée du Pont. Au cours des décennies, elle finira par perdre son croisillon à cause des intempéries et de l’érosion.
1857 : Marie VIAL (1819-1891, née MANIQUET), militante catholique, crée la Paroisse de La Grand’Croix. Son époux, Jean-Michel VIAL, ingénieur et directeur des mines de la Péronnière, se charge de trouver les fonds nécessaires à la construction de la nouvelle église.
1856-1857 : construction du Pont de Chavillon par la Compagnie de Recherches des mines de Planèze et de Combérigol. Ce pont sera inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1995. Construit en chêne au dessus du cours naturel de la rivière Le Gier par les charpentiers mineurs (compagnons soubises), il facilitait le transport par voie ferrée du charbon extrait dans les puits Saint-Marcellin et Saint-Claude situés à Combérigol. Cette voie ferrée d’environ 800 mètres, reliait la voie ferrée principale St-Etienne – Lyon. Elle permettra aux mécaniciens VERPILLEUX et BALDEYROUX, de Rive de Gier, la réalisation de leurs essais de locomotives à vapeur en 1858. Par son architecture, le Pont de Chavillon se rapproche de deux ponts anciens :
– Celui de l’empereur romain Trajan (né en 53 après J-C à Italica en Espagne et mort en 117 à Sélinonte en Sicile), édifié sur le Danube en Basse-Hongrie lors de sa seconde expédition contre les Daces.
– Le pont de la Mulatière, à Lyon (situé avant la gare de Perrache) qui enjambait la Saône de ses onze arches, construit en 1790 en service jusqu’en 1830.
Ecroulé le 21 avril 2002, le Pont de Chavillon, protégé aux services techniques de la ville, attend son classement au titre des Monuments historiques et sa restauration.
1860 : le 9 mai 1860, en vertu d’une loi, la paroisse devient commune, sous le nom de La Grand’Croix. Sa constitution résulte de la fusion de deux portions de territoire extraites aux communes de Saint-Paul-en-Jarez et de Cellieu. Le premier Maire qui a effectué son mandat dans la nouvelle commune ainsi formée est Paul COUCHOUD (de 1860 à 1870). Il a été épaulé par seize conseillers municipaux élus lors des élections du 19 août 1860.
1880 : Jean-Michel VIAL, directeur des mines de la Péronnière, aidé des ingénieurs CHAROUSSET et BAGUE, installe, pour la première fois en France et au monde, la transmission électrique à l’intérieur du puits Saint-Antoine. Le pantéléphone de Léon DE LOCHT-LABYE (ancêtre du téléphone) permet au machiniste du fond de la mine de correspondre avec celui de la surface pour la montée et la descente des cages. Le charbon extrait au puits Saint-Antoine étant friable et, afin de le commercialiser, une presse à boulets ovoïdes est installée. Elle sera la première du bassin houiller (1888).
1985 : décision du conseil municipal de doter la commune d’armoiries (blason).
1990 : restauration (sans reconstitution du croisillon) de la vieille croix, symbole de la ville. Après un traitement assurant une bonne protection contre les intempéries, la croix va être déplacée une fois de plus pour la rapprocher du centre de la ville. Elle sera finalement implantée vers l’Hôtel de Ville où, pour répondre à la curiosité des passants et permettre aux habitants de retrouver l’origine du nom de leur commune, on pourra lire : « Vestiges de La Grand’Croix, érigée au Pont-Vieux. Citée dans un texte du XVIème siècle, elle donna son nom au « village » puis à la ville de La Grand’Croix. »
La commune vue par
Maurice-Jean PHILIBERT
Tous les articles ci-dessous ont été écrits par Monsieur Maurice-Jean PHILIBERT
Le blason
Les armoiries de la commune de La Grand’Croix
Le Conseil Municipal a décidé de doter la Commune d’armoiries le 22 mars 1985.
Ce projet est à l’initiative de Monsieur Maurice-Jean PHILIBERT, conseiller municipal, qui au cours d’une réunion de la Commission d’Informations avait lancé l’idée de la création d’un blason pour notre Ville.
Aussitôt, un concours ouvert aux enfants des écoles avait été organisé. De nombreux enfants avaient participé alors à cette recherche et nous avions obtenu un bon nombre de chefs d’oeuvre. Il était difficile de procéder à une sélection du meilleur blason tant les réponses étaient de qualité.
Alors il apparu nécessaire de réaliser une synthèse de travail ce dont Monsieur PHILIBERT se chargea avec le souci de retraduire fidèlement la pensée de nos jeunes artistes âgés de 10 à 14 ans.
Le blason est divisé en 4 cantons identiques dont voici leur signification :
- En haut, à gauche : la grande croix (ou la Grand’Croix) aux bras égaux. Elle est blanche pour rappeler la couleur de la pierre et se détache sur un fond de ciel bleu.
- En bas, à gauche : la couleur noire symbolisant le bassin houiller (charbon) de la ville. Ce bassin était l’un des plus important de la Loire à une certaine époque grâce à l’épaisseur exceptionnelle de sa couche (entre 10 et 12 mètres).
- En haut, à droite : la couleur jaune pour symboliser l’électricité au fond des mines. En effet, en 1880, pour la première fois en France, grâce aux ingénieurs CHAROUSSET et BAGUE, le courant électrique est envoyé au fond du puits Saint-Antoine à la Péronnière afin de mécaniser la remontée du charbon, des chevaux et des mineurs.
- En bas, à droite : la couleur verte symbolise la campagne et les prairies où coule Le Gier, rivière maitrisée en 1839 par le Canal de Givors (hérigé en 1831 par ordre du Roi Louis Philippe). Ce canal devait relier le Rhône et la Loire.
Si l’on observe d’un peu plus près les deux quartiers gauches du blason, on peut imaginer que les mineurs, après leur dure journée de labeur dans les entrailles de la Terre, remontent à la surface pour enfin retrouver la lumière du jour (représentée par la couleur bleue du ciel).
L’approbation définitive du blason de la Commune de La Grand’Croix a eu lieu le 18 octobre 1985, lors du conseil municipal de la même date.